Je suis assise au bord de la mer. Je sens le vent frais sur mon visage .. je ferme les yeux… Et je dis tout bas : grand-mère aide moi à trouver les mots pour que les gens sachent combien tu étais précieuse.
Je regarde autour de moi, devant, je vois la mer à l’infini, un ciel bleu pure, des oiseaux qui s’envolent .. Je les regarde jusqu’à ce qu’ils disparaissent. Mais je sais qu’ils sont toujours là quelque part.
Ils me font penser à toi, peu importe où tu es, où tu seras, nous savons que tu seras toujours là.
Je regarde à ma droite, je vois des maisons, mais c’est la tienne, celle de tourelle dont je me rappel.
• Celle avec la porte moustiquaire en bois qui claque.
• Celle avec la pompe aux lavabos.
• Celle avec l’escalier apique. Cet escalier dont j’ai souvent rêvé que je tombais sans jamais me blesser. Car arriver en bas je volais à travers la cuisine.
• Celle de la trappe au plancher, que nous avons si souvent soulevé, croyant que quelque chose ou quelqu’un pouvait s’y cacher.
• Celle qu’il y avait une petite porte sous l’escalier qui a été longtemps la maison des lutins.
• Celle que le plancher en haut était croche et qui craquait, que grand-mère et grand-mère un jour ont entendu vibrer, croyant que c’était le vieux frigidaire qui faisait défaut.
• Celle qui, en haut, cachait 2 grosses malles qui contenait des trésors. On n’osait pas les ouvrir car ses trésors avaient une odeur de boule à mite.
• Celle où habitait Tinel avec ses disques de vinyle.
Cette maison grand-mère, ta maison, nos plus beaux souvenirs.
Mon regard ce pose maintenant sur le pignon de l’église et je me rappelle nos marches main dans la main, pour se rendre à la messe assis au premier banc, en avant, à gauche. Grand-mère si fière de présenter ses petits-enfants et de nous montrer les poissons du curé.
J’entends le clapotis des vagues qui me rappel nos été en Gaspésie. Nos marches sur la plage à la cueillette des plus beaux coquillages. Et toi grand-mère avec patience tu les faisais bouillir pour tuer les bibittes qui ce cachais à l’intérieur.. Ça sentait le Yabe! Mais pour ses petites filles c’était un détail. On repartait, toute fier avec nos trésors, qu’on tentait de vendre 25 cents chacun, on réduisait le pris à 10cent, ensuite 2 pour 1 et finalement on n’arrivait pas à les vendre, donc on les donnaient. Grand-mère, été après été, revenait cueillir des coquillages et le tout recommençait.
J’entends des jeunes crier au loin, je crois qu’ils font une levé de font.. Eux aussi me font penser à toi.
Toujours prête à participer aux activités, à aider les autres, à faire 2 ou 3 petites stepettes pour faire rire… Ta joie de vivre grand-mère, seras toujours présente.
Je regarde de nouveau autour de moi.. Que c’est beau la Gaspésie.. Mais pour nous la Gaspésie c’est encore plus, c’est notre grand-mère…
Tout ça, a commencé avec des heures et des heures de routes. Dès rivières du loup, en voyant le fleuve. Ont savaient qu’ont se rapprochaient de notre grand-mère… Arriver à st-Anne-des-monts, entre les 2 montagnes, là on est proche... Les yeux grands ouverts, on attend le grand moment. Il fait noir, grand-mère nous attend, on la voit par la fenêtre… Quelle est belle notre grand-mère!
Grand-mère à aimer de tout son cœur ses 2 filles, elle les a protégé du mieux qu’elle a pu, soutenu durant et après la naissance de ses petits-enfants. Elle a gardé Dominic et Gino pendant plusieurs années. Une Gardienne de luxe, les enfants faisaient tous ce qu’il voulait. Une gardienne grand-maman ne peut pas discipliner, ne peut pas contrarier, elle ne peut que donner.
Marie-Jeanne Lévesque, une grande artiste. Elle à toucher à la peinture; à l’artisanat, au tricot, au crochet. Elle a confectionné des lavettes, des tapis, des catalognes, des bas, des pantoufles et des mitaines. Grand-mère au cœur d’or, généreuse, donnait toujours un petit quelque chose à ses visiteurs… Elle a toujours donné sans compter…
Certain visiteur avait le privilège de rester plus longtemps. Gard à ceux qu’il n’avait pas de montre, il savait a quel heure ils entraient mais jamais à l’heure qu’ils repartaient. Grand-mère reculait l’heure de l’horloge pour les garder plus longtemps.
Son plus grand passe-temps, sa raison de vivre, le BINGO, le BINGO et encore le BINGO pour elle pas de vacance, 7 jours par semaine, sans répit. La distance pas d’importance, Tourelle, Matane, Marsouis, Ste-Anne-des-Monts, Madeleine, Cap-Chat et même jusqu’à Gatineau. Elle trouvait toujours un bon samaritain pour le transport. Accompagner grand-mère.. pas toujours facile, dure pour l’égo. Grand-mère avait le temps de jouer ses cartes, les nôtres et celles des voisins. Mon BINGO, même pas le temps de le voir, grand-mère avait déjà criée et s’était levée pour réclamer mon prix!
Grand-mère curieuse, un petit peu, elle aimait savoir ce qui se passait chez les voisins. De fenêtre en fenêtre, elle se tenait au courant. Une petite télé en noir et blanc, pas de câble les nouvelles ne voyageaient pas vite. Notre grand-mère s’en chargeait!
Saviez-vous que notre grand-mère était une grande sportive. A 75ans sur des skis-de-fonds, ça y allait par là. Un jour elle était partie en motoneige, quand le conducteur a regardez dernière pour s’assure que tout allait bien, grand-mère n’y était plus. Elle s’était retrouver les fesses dans le banc de neige, plus capable de se relever, tellement elle riait... Grand-mère en 4roues, elle aimait ça, elle a toujours aimé la nature et les animaux. Elle aimait aussi faire du bateau et de la pèche sur la glace.
Notre grand-mère était aussi ratoureuse…Plusieurs fois, elle a retrouvé la porte de la cheminer extérieur ouverte. Un jour elle a vu le coupable. Sans lui dire qu’elle savait que c’était lui. Elle lui a demandé de surveiller la porte pour savoir qui venait l’ouvrir. Son salaire une liqueur et une barre de chocolat, chaque vendredi. Et comme par enchantement par la suite la porte a toujours resté fermer.
Saviez-vous que grand-mère avait une excellente mémoire, du moins c’est ce que j’ai toujours crue. Elle jouait aux cartes et elle arrivait toujours à se rappeler celles qui avaient passées. J’ai appris plu tard que grand-mère avait appris à tricher, une vrai professionnel, ça paraissait même pas. Cœur, trèfle, Caro, Pique.
Les 4 dernières années elle était en CHSLD à Cap Chat, elle a reçu d’excellents soins... Du personnel attentionner, disponible, chaleureux et à l’écoute. Elle manquera à plusieurs d’entre-deux… Par son sourire chaleureux, elle s’avait attiré les gens qu’elle retenait à ses côté en leurs tenants la main. Patiente et toujours contente des soins reçus.
Grand-mère pour nous, madame Marie-Jeanne pour eux mais pour elle ses 2 familles.
Merci aussi au centre l’oasis ou elle s’est toujours sentit chez-elle.
Merci tout particulièrement à ma tante Louise, d’avoir pris soin de grand-mère. Pour nous qui étaient loin, c’était rassurant de la savoir près d’elle.
Grand-mère, on se souviendra toujours quand tu nous tenais par la barbichette, quand tu nous donnais des becs à pincette.
On se souviendra de ton sourire, ta persévérance. Tu as toujours été une battante, une femme d’amour, une femme de cœur, tu seras éternel.
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